Faible dynamique mais marges importantes pour les services juridiques et comptables ainsi que pour les architectes
Les secteurs fortement réglementés, tels que les services juridiques et comptables ainsi que les architectes, présentent une faible dynamique de marché par rapport aux pays voisins et emploient moins efficacement leurs travailleurs. Ils enregistrent en outre des marges relativement élevées par rapport aux autres secteurs tertiaires en Belgique. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Observatoire des prix.
Des marchés qui fonctionnent correctement sont d’une importance cruciale pour une économie : ils fournissent aux consommateurs des produits ou des services de qualité au juste prix et poussent les entreprises à devenir plus efficaces. Il ressort cependant de notre étude que certains services professionnels examinés sont fortement réglementés, sont peu dynamiques et efficaces, mais enregistrent des marges élevées.
Objectif de l’étude
Les services professionnels analysés (services juridiques et comptables, ingénieurs, architectes) représentaient, en termes de valeur ajoutée ou de personnes occupées, respectivement 3,7 % et 4,2 % de l’économie totale belge en 2015.Un fonctionnement de marché optimal de ces secteurs est donc très important.
Les services professionnels tels que les services juridiques et comptables ainsi que les architectes sont caractérisés par une réglementation stricte visant à protéger l’intérêt général étant donné l’existence de défaillances sur le marché. Il est par exemple très difficile pour le client d’évaluer la qualité de la prestation en raison de la nature et de la complexité des services fournis. La régulation fait cependant apparaître des barrières sur le marché, par exemple en matière d’accès à la profession, et peut dès lors avoir des répercussions économiques négatives.
L’Observatoire des prix a par conséquent examiné le degré de régulation et les performances économiques des services professionnels en Belgique et chez nos principaux voisins, en se concentrant sur les services juridiques et comptables ainsi que sur les architectes et les ingénieurs.
Des services juridiques et comptables davantage réglementés en Belgique que chez nos voisins
Les dernières données de l’OCDE indiquent que les services juridiques et comptables sont plus réglementés en Belgique que chez nos voisins et dans les autres pays de l’UE. Pour les architectes, le niveau de la Belgique s’apparente à celui de l’Allemagne. Les architectes belges sont en revanche moins réglementés que leurs homologues français mais plus que leurs autres confrères européens. Il n’existe par ailleurs pas de réglementation pour les ingénieurs en Belgique, à l’image de la France et des Pays-Bas. Cette profession est par contre réglementée en Allemagne et dans le reste de l’UE.
Les services professionnels en Belgique ont une dynamique de marché moins élevée que dans les pays voisins
Comparés à nos principaux voisins, les services juridiques et comptables en Belgique sont caractérisés par une efficacité et une dynamique relativement faible du secteur. Les services juridiques en Belgique ont en revanche une rentabilité relativement élevée (seule l’Allemagne fait encore mieux), ce qui est un peu moins le cas des services comptables. Les Pays-Bas connaissent par exemple une situation inverse : peu de régulation, davantage de dynamique et d’efficacité du marché et des marges plus faibles.
Pour les architectes, la dynamique et l’efficacité sont également plus faibles que chez nos voisins et la rentabilité est relativement élevée.
Marges supérieures pour les services professionnels réglementés
Comparés aux autres secteurs tertiaires belges, les services juridiques, les architectes et les services de comptabilité en particulier enregistrent des marges relativement élevées (ce qui est moins le cas des ingénieurs). Les services comptables présentent en outre une dynamique sectorielle très faible.
Davantage de régulation n’aboutit pas à davantage de satisfaction pour le consommateur
Une analyse prospective semble indiquer qu’un degré supérieur de régulation n’aboutit pas nécessairement à une prestation de meilleure qualité. Mesuré en termes de confiance des consommateurs, un degré plus élevé de régulation en Belgique ne génère pas plus de satisfaction chez le consommateur qu’aux Pays-Bas, où le degré de régulation est moins élevé.