Dysfonctionnement du marché : quels sont les secteurs à risque ?

L’Observatoire des prix du SPF Economie a passé en revue les secteurs marchands de l’économie belge afin de mettre en avant d’éventuels problèmes de concurrence dans certains secteurs. Plusieurs secteurs des matériaux de construction (ciment, briques, …), des industries alimentaires (pommes de terre et sucre), des produits électroniques et de la location-bail montrent des signaux d’un potentiel dysfonctionnement de marché.

L’étude annuelle de l’Observatoire des prix du SPF Economie, consacrée au fonctionnement des marchés et à l’évolution des marges, a passé en revue les secteurs marchands de l’économie belge (sur la période 2018-2023), à travers différentes dimensions liées à la concurrence, aux barrières à l’entrée ou à la rentabilité. Son objectif est de mettre en avant d’éventuels problèmes de concurrence dans certains secteurs. Il ne s’agit pas d’un jugement final, mais d’une première étape dans l’analyse afin d’identifier des secteurs qui demanderaient dès lors une attention particulière de la part des autorités publiques pour mieux cerner leur fonctionnement de marché.

Après une diminution en 2022, la marge nette du secteur industriel et des services s’est stabilisée en 2023, mais avec des écarts importants selon les secteurs. La marge a en effet diminué dans les industries chimiques, la fabrication de boissons ou la métallurgie, tandis qu’elle s’est renforcée pour la fabrication de matériel de transport ou les produits électroniques. En ce qui concerne les services, certains secteurs tels que les transports par eau, la location et la location-bail ont amélioré leur marge, malgré une hausse de la proportion d’entreprises en difficultés en 2023.

Tant en matière de concurrence que de marges élevées, les principaux secteurs qui ressortent de l’étude sont les matériaux de construction (ciment, briques…), les industries alimentaires (pommes de terre et sucre), les produits électroniques, la location et location-bail et les transports maritimes de fret. Toutefois, on constate de grandes différences de performances entre les entreprises de ces secteurs sur le plan de la rentabilité. Ce potentiel manque de concurrence peut impacter négativement les clients de ces secteurs, ainsi que la formation des prix et la compétitivité de notre économie.

L’Observatoire des prix poursuivra sa mission de surveillance du niveau et de l’évolution des prix, ainsi que du fonctionnement des marchés. Il pourrait également lancer des études plus approfondies sur ces secteurs. Les résultats de cette étude sont notamment transmis à l’Autorité belge de la concurrence.