Forte baisse de la consommation énergétique en 2022
La consommation totale d’énergie a fortement baissé en Belgique en 2022, par rapport à 2021. La part des produits pétroliers reste prépondérante, même si elle est également en diminution, tandis que la part des énergies renouvelables augmente. C’est ce que révèle la première édition du Belgian Energy Data Overview, publiée par le SPF Economie.
En 2022, la consommation totale d'énergie primaire s'élevait à 52,1 Mtep. Il s’agit d’une diminution de 8,1 % par rapport à 2021.
Par consommation d’énergie primaire, on entend la demande totale en énergie d’un pays. Cela couvre
- la consommation du secteur énergétique lui-même,
- les pertes lors de la transformation (du gaz en électricité par exemple) et lors de la distribution d’énergie,
- la consommation finale des utilisateurs finaux.
Cela inclut l’énergie consommée à des fins non énergétiques (par exemple, la consommation de produits pétroliers pour la production de plastique), mais exclut l’énergie fournie pour le transport maritime international.
Il s’agit, à l’exception de l’année 2020, du niveau de consommation d’énergie primaire le plus bas depuis le début des années 1990. Cette situation est principalement due à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et à la forte hausse des prix de l’énergie associée, qui a entraîné un changement dans les habitudes de consommation (principalement de gaz naturel et de produits pétroliers) des entreprises et des ménages.
C’est un des principaux enseignements de la première édition (été 2023) du Belgian Energy Data Overview, publiée par le SPF Economie. Cette publication présente une vue d’ensemble des dernières données disponibles sur le marché de l’énergie en Belgique. Ces données donnent un aperçu des quantités d'énergie produites, commercialisées et consommées et de leur évolution au fil du temps. Elles permettent également
- d'évaluer la politique énergétique et environnementale,
- de quantifier l'impact des mesures politiques,
- de suivre l'évolution de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique,
- de mieux appréhender la dépendance énergétique et la sécurité de l’approvisionnement de la Belgique.
Les produits pétroliers restent les plus consommés…
La part des produits pétroliers dans la consommation finale totale du pays a légèrement diminué, mais reste prépondérante (47,2 % en 2022). En 2022, leur consommation finale, qui a baissé de 6,6 % par rapport en 2021, se partage entre usages énergétiques (68,6 %) et usages non énergétiques (31,4 %). Le secteur du transport pèse pour 63,3 % dans leur consommation finale énergétique en 2022.
Le gaz naturel représente quant à lui 24,6 % de la consommation finale d’énergie du pays en 2022 et voit également sa consommation fortement baisser (baisse de 18,7 % par rapport à 2021). Environ 91 % de ce gaz est utilisé à des fins énergétiques, dont 32,4 % dans le secteur résidentiel.
La consommation finale d’énergie dépend fortement des conditions météorologiques. Les années où les hivers sont plus froids, comme en 2013 et 2021, la consommation finale de combustibles pour le chauffage est plus importante. Cet impact est principalement observable dans la consommation de gaz naturel, qui a enregistré un record en 2021.
Les baisses observées sont toutefois principalement dues à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
… mais la part des énergies renouvelables augmente et dépasse l’objectif européen
En 2022, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie en Belgique s’élevait à 13,4 %, selon les règles de calcul de la directive européenne relative à la promotion de l'utilisation de l'énergie produite à partir de sources renouvelables. Ce pourcentage était supérieur à la valeur minimale requise de 13 % imposée par cette directive.
La Belgique a ainsi rempli une des obligations européennes majeures imposées dans la directive sur les énergies renouvelables avec un fort impact sociétal. Il s'agit d'une mesure de transition énergétique et de réduction de la dépendance aux énergies fossiles au profit des énergies renouvelables.