Des entrepreneuses toujours plus nombreuses

En Belgique 35,5 % des indépendants sont des femmes. Les femmes restent donc à l’heure actuelle moins susceptibles d’exercer une activité indépendante. En outre, elles gèrent encore trop souvent des entreprises plus petites, avec moins d'employés, que leurs homologues masculins, et sont moins fréquemment administratrices de la société.

Les chiffres de l’entreprenariat féminin évoluent toutefois positivement. Depuis plusieurs années, la croissance du nombre d’indépendants est proportionnellement plus forte chez les femmes que chez les hommes. L’écart genré dans le monde entrepreneurial belge se réduit ainsi petit à petit. Alors que les femmes ne représentaient que 33,4 % des travailleurs indépendants dans notre pays en 2007, ce pourcentage atteint actuellement 35,5 %. L’année 2022 a comptabilisé 10.947 femmes indépendantes et aidantes de plus que l’année 2021. En 2022, le nombre de femmes indépendantes a augmenté de 2,5 % contre 2 % du côté masculin.

Ce rattrapage devrait se poursuivre dans la mesure où les femmes indépendantes (y compris aidantes) ont un profil légèrement plus jeune que les indépendants de genre masculin. Ainsi 12,4 % d’entre elles ont moins de 30 ans et 23,6 % sont âgées de 30 à 40 ans (contre respectivement 11 % et 21,5 % chez les hommes). Dans l’ensemble, près de 85 % des femmes indépendantes actives ont moins de 60 ans, tandis que ce pourcentage s’élève à 80 % chez les hommes. 

L’évolution est moins favorable concernant les créations d’activité. 37,5 % des nouvelles activités indépendantes sont lancées par des femmes en 2022, ce qui représente un total de 46.504 starters féminines, des chiffres en baisse par rapport à 2021. La diminution du nombre de starters est proportionnellement plus importante chez les femmes (-5,3 %) que chez les hommes (-1,7 %). La tendance à la hausse depuis 2013, qui avait repris en 2021 après la baisse en 2020, ne semble donc pas encore totalement stabilisée. Cette tendance de 2022 peut s’expliquer en partie par la dégradation de l’environnement économique, conséquence de chocs d’offre dans un contexte de bouleversements géopolitiques.

A contrario, le taux d’entrepreneuriat chez les femmes belges âgées de 18 à 64 ans est reparti à la hausse en 2022 après une baisse en 2021. Un peu plus d’une femme âgée de 18 à 64 ans sur dix en Belgique déclare exercer une activité indépendante en 2022 (10,6 %). Il s’agit d’une hausse de 1,7 point de pourcentage par rapport à 2021.

Ce sont les branches d’activité des professions libérales (42,7 % du total des indépendantes) et du commerce (27,4 % du total des indépendantes) qui comptent le plus d’entrepreneuses. Toutefois, le nombre d’indépendants masculins reste bien supérieur au sein de ces branches (53,8 % d’hommes contre 46,2 % de femmes dans les professions libérales et 63,9 % d’hommes contre 36,1 % de femmes dans le commerce). Les services sont la seule branche dans laquelle les femmes exerçant une activité d’indépendantes sont plus nombreuses (57,9 %) que les hommes (42,1 %). Avec une représentation féminine de seulement 16,4 %, la branche de l’industrie affiche le plus grand déséquilibre en termes de parité homme-femme.

En 2022, 178.754 indépendantes avaient le statut d’administratrices, ce qui représente environ 40 % de l’ensemble des indépendantes, contre 55,6 % pour les hommes administrateurs. Les femmes représentent plus d’un quart (28,4 %) de la totalité des administrateurs.

Le taux d’entrepreneuriat des femmes en Belgique est certes nettement inférieur à celui des hommes. Mais ce chiffre reste supérieur à celui de nos voisins français, luxembourgeois et allemand et supérieur à la moyenne des 27 États membres de l’Union européenne. La Belgique se positionne à la 6^e place européenne. Toutefois, on observe que les femmes belges qui travaillent en tant qu’indépendantes se révèlent moins enclines que les hommes à employer des salariés. Une tendance similaire se dégage au niveau européen.